J'ai choisi de vous faire partager cet extrait du livre d'Olivier Maurel, "La Fessée", qui explique les raisons pour lesquelles il est important de renoncer aux châtiments corporels...
Bonne lecture
Chez BBMaternés
Extrait de « La Fessée » questions sur la violence éducative écrit par Olivier Maurel
"Pourquoi faut-il renoncer aux châtiments corporels?
Comment savons-nous aujourd'hui qu'il faut renoncer aux punitions corporelles à cause de leurs dangers?
Nous en avons maintenant la certitude grâce aux recherches sur la formation et le fonctionnement du cerveau. On sait maintenant qu'à la naissance, le cerveau des enfants et leur système nerveux sont inachevés et qu'ils se construisent tout au long de leur enfance. Ainsi, à la naissance, le cerveau de l'enfant a le cinquième du poids de celui d'un adulte. Les quatre autres cinquièmes se développent dans les années d'enfance et de jeunesse. Ce sont en fait les circuits de neurones, les cellules du cerveau, qui, en s'étendant et en se complexifiant augmentent le volume du cerveau. Celui-ci n'atteint 70% de son poids qu'au début de la troisième année. C'est pourquoi les jointures des os de notre crâne ne se ferment définitivement qu'à l'âge adulte. Si pendant cette période ou une partie de cette période, l'enfant est fréquemment soumis à des stress, le développement du cerveau peut être perturbé. Or, c'est précisément pendant cette période que les punitions corporelles lui sont appliquées.
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Pour un bon équilibre de la personnalité, il faut que les émotions aient pu se développer normalement et que le cerveau cognitif ait appris à les reconnaître et à les contrôler. Or, quand le cerveau est soumis pendant son développement à des stress trop fréquents, et qui ne peuvent pas s' évacuer dans la fuite ou l'autodéfense, les capacités du cerveau sont diminuées, le développement des neurones se fait mal, et certains neurones sont même atteints de lésions. Ainsi, Daniel Goleman qui a résumé dans son livre L'Intelligence émotionelle, les recherches sur le cerveau des émotions, écrit : « le fait d'être battu de manière répétée, au gré de l'humeur d'un parent, déforme le penchant naturel des enfants à l'empathie.(...) De toute évidence, les enfants maltraités traitent les autres comme ils l'ont été eux-mêmes. Et leur dureté n'est qu'une forme extrême de celle que manifestent les enfants que leurs parents critiquent, menacent et punissent sévèrement.
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Les châtiments corporels sont-ils efficaces?
Dans l'immédiat, l'enfant frappé obéit souvent à l'ordre qu'il a reçu par peur des coups. Mais c'est aussi pour lui la première expérience de la lâcheté. Souvent, il recommence à la première occasion, mais en cachette : première expérience de l'hypocrisie. Enfin, il peut prendre plaisir à défier ses parents : première expérience de la provocation. Lâcheté, hypocrisie, provocation : est-ce vraiment ce que les parents veulent apprendre aux enfants?
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L'efficacité apparente et à court terme que peuvent avoir des coups s'atténue très rapidement avec l'accoutumance, et l'on voit beaucoup de parents donner à tout bout de champ des gifles à leur enfant, sans la moindre conviction et sans que leur enfant leur obéisse pour autant."