A la suite de la lecture de cet article, vous trouverez un récapitulatif des différents soins que votre nouveau-né va avoir dès sa naissance à l'hôpital, ils seront effectués par le pédiatre et les puéricultrices.
Bonne lecture Chez BBMaternés
LES SOINS DU NOUVEAU-NE
Ca y est : bébé est né ! Après 9 mois d'attente vous pensez pouvoir enfin faire tranquillement connaissance avec votre bébé. Mais après avoir déposé votre enfant sur votre ventre quelques secondes, une sage femme emmène votre enfant dans une pièce voisine pour lui faire subir toutes sortes d'examens ... C'est malheureusement très courant.
Vous pouvez demander à ce qu'un certains nombre de ces examens soient pratiqués ultérieurement et à ce que ceux qui ne peuvent pas attendre soient pratiqués alors que votre bébé est encore sur votre ventre ou bien juste à côté de vous ...
L'APGAR
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C'est Virginia Apgar (médecin anesthésiste) qui partant de l'observation des bébés après césarienne en vint à conclure que certains avaient de meilleurs chances que d'autres. Selon elle, l’enfant en bonne santé respire spontanément, présente une fréquence cardiaque supérieure à 100/min et devient rapidement rose. Elle fit de ces éléments un critère d'évaluation de l'état de santé du bébé.
Le score APGAR est mesuré à 1, 5 et 10 mn de vie. Il prend en compte la coloration du bébé, la fréquence cardiaque, la respiration, le tonus, la mobilité. Chaque élément est noté de 0 à 2. Le score final est donc évalué sur 10. Plus le score est bas, plus l'état des nouveaux nés est mauvais.
L'APGAR à une minute n'a aucune valeur prédictive sur sa santé puisque le bébé est encore dans sa période d'adaptation. L'APGAR à 5 ou 10 mn est en général plus élevé (car la phase d'adaptation est passée). Pour mesurer l'APGAR, nul besoin de vous séparer de votre enfant : ces examens peuvent être faits tandis que le bébé est sur votre ventre.
Le cordon
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L'OMS recommande un clampage tardif du cordon, or il n'est pas rare de voir le cordon clampé et coupé immédiatement après l'expulsion.
A la naissance, l’oxygénation du nouveau-né est assurée par le placenta (comme quand le bébé était encore dans votre utérus) jusqu’au moment où les poumons de l’enfant prennent le relais. Une fois que les poumons de l'enfant fonctionnent correctement, les vaisseaux du cordon se ferment et il cesse de battre.
Couper le cordon alors qu'il bat encore revient donc à priver votre enfant d'une source d'oxygène et à l'obliger à se "débrouiller" seul alors que ses poumons ont peut être encore besoin de quelques minutes d'adaptation. On peut ainsi mettre l'enfant en situation d'hypoxie. Tant que l'enfant est encore relié au placenta par le cordon, il continue de recevoir du sang du placenta (donc des globules rouges) ce qui réduit les risques d'hypovolémie, d'anémie (meilleurs taux d'hématocrite et d'hémoglobine en cas de clampage tardif du cordon) et donc de séquelles neurologiques.
L'idéal est d'attendre que le cordon ait cessé de battre (signe qu'il n'y a plus d'échanges entre le bébé et sa mère, via le placenta et le cordon) pour le couper. Il est même possible de couper le cordon une fois le placenta expulsé.
L'aspiration
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L'aspiration oro-pharyngienne est quasi systématique : immédiatement après la naissance du bébé, on introduit une sonde par le nez jusqu'à l'estomac : l'aspiration permettrait de dégager les voies respiratoires du bébé, de vérifier la perméabilité de l'oesophage et qu'il n'y a pas de communication entre l'oesophage et la trachée.
Selon la Société Suisse de Néonatologie, "il n’est pas nécessaire d’aspirer chaque enfant. On peut renoncer à aspirer l’oro-pharynx lorsque le nouveau-né sain respire dans les 60 premières secondes de vie, qu’il développe un bon tonus musculaire et que le liquide amniotique est clair".
Si le bébé est encombré, une poire peut suffire à aspirer les mucosités.
L'aspiration est utile s'il y a du méconium dans le liquide amniotique (NB cela traduit une souffrance foetale pendant l'accouchement) : l'aspiration permet alors d'éviter que le bébé aspire le méconium et que cela passe dans ses poumons.
Vérifier la perméabilité de l'estomac ou bien de l'oesophage avec une sonde est peu utile : il suffit d'observer le bébé ou d'essayer de lui donner un peu de colostrum pour voir qu'il y a
un problème. L'atrésie oesophagienne (= quand l'oesophage communique avec la trachée ; 1 cas sur 4 000) peut être dépistée par échographie pendant la grossesse. Sinon plusieurs symptômes
permettent de suspecter cette anomalie dès les premières minutes suivant la naissance : salivation excessive, fausses routes, le bébé ne peut s'alimenter. L'administration de colostrum
(facilement résorbé par les poumons en cas de fausse route) permet de confirmer le diagnostic.
Pourquoi éviter l'aspiration ? Parce que c'est un acte intrusif douloureux qui perturbe le réflexe de succion (une étude suédoise menée sur le sujet a montré que les bébés aspirés avaient
plus de mal à prendre le sein spontanément ; on évoque aussi l'aversion orale) et parce que le contenu gastrique aspiré aide à maintenir la glycémie du nouveau né ... L'aspiration peut aussi
provoquer des inflammations de l'oesophages chez 50% des bébés, causer des fissures ou des lésions de la muqueuse, des bradycardies et des apnées réflexe ...
Examen de l'anus
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Un examen rapide est pratiqué afin de vérifier la présence de l'anus. En cas d'anus visible, une sonde est souvent introduite dans le rectum pour rechercher un éventuel obstacle en amont. Acte peu utile puisqu'il suffit d'observer dans les premières heures la survenue des premières selles (méconium) pour s'assurer qu'il n'y a pas une imperforation de l'anus ou d'obturation du rectum en amont.
La pesée et les mensurations
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Il s'agit typiquement d'un geste qui peut attendre ... Dans les premiers jours votre enfant va perdre du poids : c'est un phénomène parfaitement normal, mais cela n'explique pas la précipitation à vouloir peser l'enfance dès ses premières minutes de vie. Votre enfant pourra parfaitement être pesé dans les heures qui suivent sa naissance (1-2h). Une fois que vous aurez eu le temps de faire connaissance, de lui donner sa première tétée etc.
Idem pour les mensurations : son périmètre crânien et sa taille ne vont pas varier ... La prise des mensurations peut donc attendre. De plus les premiers jours votre bébé est le plus souvent recroquevillé (en position foetale) alors qu'au bout de quelques jours ses membres se détendent : la sage-femme aura moins besoin de tirer sur ses membres pour le mesurer.
S'il faut réchauffer le bébé
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Pendant 9 mois votre bébé a été bien au chaud à 37°. Inutile de dire qu'à sa venue au monde il est exposé à un gros choc thermique : 10 à 15° de moins ! L'idéal serait de pouvoir chauffer la salle de naissance avec un radiateur d'appoint si besoin.
Si votre bébé a froid, demandez à ce qu'on le pose sur vous en peau à peau avec une serviette chaude ou un drap par dessus vous 2 : c'est le meilleur moyen de le réchauffer (technique utilisée par les secouristes en cas d'urgence : mettre le patient en peau à peau contre eux, sous une couverture de survie) et c'est nettement plus agréable pour la mère et l'enfant que de le mettre sous une lampe chauffante ...
Les collyres antibiotiques
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L'administration d'un collyre antibiotique est fréquente : elle est utile en cas de risque connu de blennorragie (= gonorrhée ; risque rare) ou de chlamydia ; mais est inutile quand elle est pratiquée de routine. De plus elle perturbe le contact visuel mère-enfant en provoquant des spasmes de la paupière ou en brouillant la vue du bébé (texture graisseuse de certains onguents utilisés). Si elle est utile, l'administration de ce collyre peut se faire 2h après la naissance ...
La vitamine K
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Les protocoles hospitaliers prévoient souvent le don de vitamine K dès les premières minutes de vie. L'OMS recommande quant à elle de n'en distribuer qu'au nouveaux-nés à risque : Cf Les vitamines adminitrées au nouveau né sur ce site.
La glycémie
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Suivre en routine la glycémie des nourrissons nés à terme est inutile. L'apparition d'une hypoglycémie est très souvent due au retard de la mise au sein, et à des tétées trop espacées. Le fait de donner de façon systématique de l'eau glucosée dans le but de prévenir une éventuelle hypoglycémie a l'effet inverse : le glucose provoque une augmentation rapide de la glycémie, ce qui entraîne une augmentation du taux d'insuline, avec pour conséquence une chute de la glycémie...
Le contenu gastrique du nouveau né protège de l'hypoglycémie, le colostrum également.
Le suivi de la glycémie devrait être limité aux sujets à risque (enfant dont le poids de naissance est < au 10ème percentile ou > au 90ème percentile, enfant de mère diabétique, Apgar bas à la naissance, hypothermie, suspicion d'infection, détresse respiratoire) ou en cas de symptômes évoquant une hypoglycémie.
Le bain
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Il n'est pas utile de baigner l'enfant immédiatement après la naissance. Au contraire le bébé est souvent enduit de vernix (un enduit blanchâtre) qui a un effet protecteur. Vous pouvez même attendre 2-3 jours avant de lui donner son premier bain. Sinon vous pouvez demander à ce que le papa le fasse (en votre présence) plutôt que ce soit une sage femme qui le fasse.
Le test de Guthrie
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Celui-ci peut être réalisé à partir du 3è jour de l'enfant jusqu'à bien plus tard dans sa première année. En France il est systématiquement réalisé le 3è jour. Le plus souvent on pique le bébé au talon pour obtenir 7 gouttes de sang qui permettront de détecter différentes maladies (phénylcétonurie, mucoviscidose, drépanocytose etc). Il existe de nombreux cas de "faux positifs" nécessitant un deuxième dépistage.
A lire :
Les premiers soins en image : remarquez la différence entre le texte et les images d'un bébé en larmes ...
D'autres images dans la rubrique"1ers soins au bébé"
Les recommandations de la Société Suisse de Néonatologie (document PDF)
Mes sources : http://accoucherautrement.free.fr/Soins-nouveau-ne.htm